Analyse des états financiers

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Introduction

Les Comptes publics du Canada constituent un important rapport de reddition de comptes du gouvernement du Canada. La présente section ainsi que les autres sections du présent volume et les volumes II et III des Comptes publics du Canada fournissent des renseignements supplémentaires détaillés sur les éléments déclarés dans les états financiers consolidés vérifiés figurant à la section 2 du présent volume. Une analyse supplémentaire des résultats financiers du gouvernement se trouve dans le Rapport financier annuel du gouvernement du Canada – Exercice 2022-2023, accessible sur le site web du ministère des Finances Canada.

Les états financiers consolidés et l'analyse des états financiers ont été préparés sous la direction commune de la ministre des Finances, de la présidente du Conseil du Trésor et du receveur général du Canada. C'est le gouvernement qui est responsable de l'intégrité et de l'objectivité des états financiers consolidés ainsi que de l'analyse des états financiers. Le lecteur trouvera à la fin de la présente section un glossaire des termes et expressions utilisés dans l'analyse des états financiers.

Aperçu financier de 2023

Analyse

Contexte économiqueallez à la note de bas de page1

L'économie canadienne a poursuivi sa relance rapide après la pandémie et a été plus solide en 2022 qu'on ne l'avait prévu à la suite des hausses rapides des taux d'intérêt. Le Canada a connu la plus forte croissance du Groupe des Sept (G7) au cours de l'année 2022. Le PIB réel du Canada a augmenté de 3,4 % en 2022 et était supérieur de 3,7 % à son niveau d'avant à la pandémie au premier trimestre de 2023. Parmi les relances qui ont suivi les quatre dernières récessions, celle-ci a été la plus rapide.

La croissance économique vigoureuse a permis à 750 000 Canadiens supplémentaires de trouver un emploi entre 2021 et 2022, ce qui a ramené le taux de chômage à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Les personnes âgées de 15 à 64 ans sont plus nombreuses que jamais à participer au marché du travail. On constate aussi des augmentations marquées de la participation chez les groupes qui ont toujours été sous-représentés sur le marché du travail, y compris les femmes, les nouveaux arrivants et les jeunes. Le taux d'activité des femmes âgées de 25 à 54 ans a atteint un niveau record.

Les perturbations des chaînes d'approvisionnement et la flambée des prix des produits de base à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont exacerbé des pressions sur les prix à l'échelle de l'économie, l'inflation des prix à la consommation atteignant un pic de 8,1 % au mois de juin 2022. Depuis lors, le Canada a réussi à réduire l'inflation de manière importante, la ramenant à 3,2 % en juillet 2023.

L'inflation marquée des prix à la consommation, associée aux prix élevés des produits de base et à une économie solide, a permis de connaître une nouvelle année de croissance à deux chiffres du PIB nominal (10,9 %) en 2022, la mesure la plus vaste de l'assiette fiscale, après avoir crû de 13,6 % en 2021.

En raison des pressions exercées par l'inflation et de la demande excédentaire dans l'économie, la Banque du Canada a relevé son taux directeur de 425 points de base pour le porter à 4,5 % entre mars 2022 et la fin de l'exercice 2023, soit le taux le plus élevé depuis 2007 qui se situe au-dessus de la « fourchette neutre » estimée entre 2 % et 3 %.

En ce qui concerne l'avenir, les effets différés du resserrement de la politique monétaire devraient progressivement se renforcer et s'étendre, ce qui entraînera un ralentissement global de l'activité économique. Au fil du temps, le ralentissement de la croissance devrait contribuer à équilibrer la demande et l'offre, ce qui atténuera progressivement les tensions sur le marché du travail et freinera l'inflation sous-jacente. En 2024, la croissance économique devrait s'accélérer, à mesure que l'effet des taux d'intérêt élevés au Canada et dans le monde se dissipera.

Le gouvernement mène régulièrement des enquêtes auprès d'économistes du secteur privé pour connaître leurs points de vue sur l'économie afin d'évaluer et de gérer les risques. Le gouvernement fonde sa planification économique et budgétaire depuis 1994 sur les résultats de son enquête auprès d'économistes du secteur privé, ce qui confère un élément d'indépendance à ses prévisions budgétaires.

Tableau 1 : Moyenne des prévisions du secteur privé
(en pourcentage)

  2021 2022 2023 2024
Croissance du PIB réel
Budget de 2022 5,0 4,1 3,1 2,0
Budget de 2023 5,0 3,4 0,3 1,5
Données réelles 5,0 3,4  
Croissance du PIB nominal
Budget de 2022 13,6 8,1 4,8 3,9
Budget de 2023 13,6 10,9 0,8 3,6
Données réelles 13,6 10,9
Taux des bons du Trésor à 3 mois
Budget de 2022 0,1 0,8 1,7 2,0
Budget de 2023 0,1 2,4 4,4 3,3
Données réelles 0,1 2,4
Taux des obligations du gouvernement à 10 ans
Budget de 2022 1,4 2,0 2,4 2,6
Budget de 2023 1,4 2,8 3,0 2,9
Données réelles 1,4 2,8
Taux de chômage
Budget de 2022 7,5 5,8 5,5 5,5
Budget de 2023 7,5 5,3 5,8 6,2
Données réelles 7,5 5,3
Inflation de l'indice des prix à la consommation
Budget de 2022 3,4 3,9 2,4 2,2
Budget de 2023 3,4 6,8 3,5 2,1
Données réelles 3,4 6,8

Le solde budgétaire

Le solde budgétaire, ou excédent ou déficit lié aux activités annuel, représente l'écart entre les revenus et les charges totales du gouvernement au cours d'un exercice. Il s'agit de l'une des principales mesures de la performance financière annuelle du gouvernement. Le gouvernement a affiché un déficit lié aux activités annuel de 35,3 milliards de dollars en 2023, comparativement à un déficit de 90,3 milliards de dollars en 2022.

Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes représente la différence entre les revenus et les charges du gouvernement, excluant les pertes actuarielles nettes. Puisqu'elle exclut l'incidence des variations de la valeur des obligations et des actifs du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants enregistrés au cours d'exercices précédents, cette mesure vise à donner une idée plus précise des résultats des opérations du gouvernement au cours de l'exercice en cours. Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes s'établissait à 25,7 milliards de dollars en 2023, comparativement à un déficit de 80,1 milliards de dollars en 2022.

Le graphique qui suit illustre l'évolution du solde budgétaire du gouvernement depuis 1984, ainsi que le solde budgétaire avant les pertes actuarielles nettes depuis 2009. Pour faciliter la comparaison des résultats au fil du temps et entre les administrations, le solde budgétaire et ses composantes sont exprimés en pourcentage du PIB. En 2023, le déficit lié aux activités annuel représentait 1,3 % du PIB, comparativement à 3,6 % du PIB au cours de l'exercice précédent. Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes représentait 0,9 % du PIB, comparativement à 3,2 % du PIB au cours de l'exercice précédent.

Excédent/déficit lié aux activités annuel

Note 1 : En 2018, le gouvernement a appliqué rétroactivement un changement dans sa méthode de calcul des taux d'actualisation utilisés pour évaluer ses obligations au titre des régimes de retraite non capitalisés. Les résultats budgétaires pour la période allant de 2009 à 2017 ont été redressés pour tenir compte de ce changement. Les données redressées pour la période antérieure à l'exercice 2009 ne sont pas disponibles.

(en pourcentage du PIB)

Excédent/déficit annuel. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 2 : Excédent/déficit annuel
(en pourcentage du PIB)

Exercice Excédent/déficit annuel Excédent/déficit annuel avant les pertes actuarialles nettesLien vers la note du tableau 1
1984 (négatif 7,7)  
1985 (négatif 8,0)  
1986 (négatif 6,7)  
1987 (négatif 5,7)  
1988 (négatif 5,1)  
1989 (négatif 4,5)  
1990 (négatif 4,3)  
1991 (négatif 4,9)  
1992 (négatif 4,6)  
1993 (négatif 5,4)  
1994 (négatif 5,2)  
1995 (négatif 4,6)  
1996 (négatif 3,6)  
1997 (négatif 1,0)  
1998 0,3  
1999 0,6  
2000 1,4  
2001 1,8  
2002 0,7  
2003 0,6  
2004 0,7  
2005 0,1  
2006 0,9  
2007 0,9  
2008 0,6  
2009 (négatif 0,6) 0,0
2010 (négatif 3,6) (négatif 3,1)
2011 (négatif 2,1) (négatif 1,7)
2012 (négatif 1,6) (négatif 1,1)
2013 (négatif 1,2) (négatif 0,5)
2014 (négatif 0,4) 0,6
2015 0,0 0,4
2016 (négatif 0,1) 0,4
2017 (négatif 0,9) (négatif 0,4)
2018 (négatif 0,9) (négatif 0,4)
2019 (négatif 0,6) (négatif 0,3)
2020 (négatif 1,7) (négatif 1,2)
2021 (négatif 14,8) (négatif 14,1)
2022 (négatif 3,6) (négatif 3,2)
2023 (négatif 1,3) (négatif 0,9)

Les revenus ont augmenté de 34,5 milliards de dollars (8,4 %) par rapport à l'exercice précédent, en raison d'une augmentation générale des revenus, soutenue par un marché du travail dynamique et des bénéfices importants, notamment dans le secteur des ressources.

Les charges totales ont baissé de 20,5 milliards de dollars (4,1 %) par rapport à l'exercice précédent. Les charges de programmes excluant les pertes actuarielles nettes ont baissé de 30,4 milliards de dollars (6,5 %), principalement en raison de la baisse des transferts versés aux particuliers et aux entreprises à la suite de l'élimination des mesures temporaires liées à la pandémie de la COVID-19.

Les pertes actuarielles nettes ont diminué de 0,6 milliard de dollars (5,5 %) par rapport à l'exercice précédent, en raison principalement de la fin de la période d'amortissement de certaines pertes actuarielles nettes d'exercices antérieurs en 2022.  

Les frais de la dette publique ont augmenté de 10,5 milliards de dollars (42,7 %) par rapport à l'exercice précédent, principalement en raison de la hausse des taux d'intérêt sur la dette contractée par le gouvernement sur les marchés ainsi que de la hausse des taux d'intérêt sur les obligations du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages.

Réclamations des Autochtones

Le gouvernement est résolu à faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones, à soutenir leur droit à l'autodétermination et à s'attaquer aux torts historiques et au racisme systémique. La reconnaissance et la correction des injustices du passé par le règlement des réclamations des Autochtones sont un élément important du renouvellement des relations entre le gouvernement du Canada et les peuples autochtones.

Les réclamations des Autochtones peuvent être classées en quatre catégories :

En 2023, le gouvernement a enregistré des dépenses totalisant environ 26 milliards de dollars liées aux réclamations des Autochtones. Cette situation témoigne des efforts déployés par le gouvernement pour collaborer avec les partenaires autochtones afin de corriger les injustices du passé et d'accélérer le règlement des litiges et la mise en œuvre des règlements négociés à l'appui de la réconciliation au Canada.

Tableau 3:Aperçu financier de 2023
(en millions de dollars)

  2023 2022
RedresséLien vers la note du tableau 1
État consolidé des résultats
Revenus 447 815 413 277
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 438 555 468 919
Frais de la dette publique 34 955 24 487
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 473 510 493 406
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 25 695) (négatif 80 129)
Pertes actuarielles nettes (négatif 9 627) (négatif 10 186)
Déficit lié aux activités annuel (négatif 35 322) (négatif 90 315)
Pourcentage du PIB (1,3 %) (3,6 %)
État consolidé de la situation financière
Passifs
Créditeurs et charges à payer 259 440 262 529
Dette portant intérêt 1 616 753 1 585 035
Comptes d'opérations de change passif 44 151 42 252
Dérivés 4 689 2 471
Total des passifs 1 925 033 1 892 287
Actifs financiers 642 276 647 543
Dette nette (négatif 1 282 757) (négatif 1 244 744)
Actifs non financiers 109 744 104 769
Déficit accumulé (négatif 1 173 013) (négatif 1 139 975)
Pourcentage du PIB 42,2 % 45,4 %

Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes

Des pertes et des gains actuariels découlent de la réévaluation annuelle des obligations existantes du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, ainsi que des écarts entre les rendements prévus et réels des actifs des régimes de retraite. La mesure de ces obligations et le rendement prévu des actifs des régimes de retraite impliquent l'utilisation exhaustive d'estimations et d'hypothèses sur les événements et les circonstances futurs, comme les taux d'actualisation, l'inflation future, le rendement des investissements, l'augmentation générale des salaires, la composition de l'effectif, les taux de retraite et les taux de mortalité. En particulier, la valeur des obligations non capitalisées est sensible à la variation des taux d'intérêt à court et à long terme, lesquels sont utilisés pour estimer la valeur des paiements des avantages futurs en dollars d'aujourd'hui. Les obligations au titre des prestations non capitalisées sont actualisées en fonction des taux d'intérêt au comptant des obligations du gouvernement du Canada à la fin de l'exercice (le 31 mars), qui peuvent fluctuer considérablement d'une année à l'autre, ce qui donne lieu au transfert de pertes et de gains actuariels au solde budgétaire.

Même si ces ajustements et réévaluations sont un élément important de la présentation d'un portrait exact de l'état consolidé de la situation financière du gouvernement à un moment donné, ils peuvent aussi entraîner des fluctuations importantes du solde budgétaire, ce qui peut rendre les états financiers et les projections budgétaires du gouvernement moins utiles et moins faciles à comprendre, y compris pour mesurer l'incidence à court terme des dépenses du gouvernement et des choix fiscaux sur l'économie.

Le déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes isole l'incidence des ajustements et des nouvelles mesures des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants précédemment enregistrés et montre plus clairement les activités opérationnelles prévues et réelles du gouvernement au cours d'une période comptable, ce qui améliore la transparence et la responsabilisation.

Changements apportés aux normes comptables en 2023

À compter de l'exercice termine le 31 mars 2023, le gouvernement a adopté de nouvelles normes comptables publiées par le Conseil sur la comptabilité dans le secteur public (CCSP) concernant les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations et les instruments financiers.

La norme sur les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations impose aux entités du secteur public de comptabiliser les passifs correspondant aux obligations légales d'engager des coûts liés à la mise hors service d'immobilisations corporelles contrôlées résultant de leur acquisition, de leur construction, de leur développement ou de leur utilisation normale, et de passer ces coûts en charges de manière systématique au cours de la durée de vie des immobilisations concernées. Il s'agit d'activités telles que la mise hors service de réacteurs nucléaires, l'enlèvement de l'amiante, la démilitarisation ou le désarmement. L'adoption de cette norme n'a pas eu d'effet significatif sur le déficit lié aux activités annuel pour l'exercice en cours. Toutefois, ce changement aux normes comptables a entraîné une augmentation nette de 5,5 milliards de dollars du solde d'ouverture du déficit accumulé en 2023 afin de tenir compte de la valeur estimative des actifs et des passifs du gouvernement associés aux obligations liées à la mise hors service d'immobilisations en date du 1er avril 2022. Les données comparatives pour 2022 ont également été redressées dans le cadre de la transition vers cette nouvelle norme. Les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations reposent principalement sur des estimations à long terme, et le gouvernement se fonde sur des hypothèses quant au calendrier et au coût des activités futures de mise hors service. Ces estimations peuvent être affinées au fil du temps, au fur et à mesure que les données relatives aux coûts éventuels à engager deviennent disponibles.

Le gouvernement a également adopté de nouvelles normes comptables qui définissent les exigences en matière de comptabilisation, d'évaluation et de divulgation d'informations concernant les instruments financiers. Les instruments financiers comprennent les instruments primaires, tels que les créances, les créditeurs, les dettes et les titres de créances, ainsi que les instruments financiers dérivés, tels que les contrats à terme et les swaps de devises. Selon les nouvelles normes du CCSP, les instruments dérivés, qui étaient auparavant indiqués au coût historique, sont désormais indiqués à leur juste valeur. Les variations de la juste valeur des instruments dérivés ne sont pas reflétées dans le solde budgétaire, mais sont directement imputées au déficit accumulé à titre de gains et de pertes de réévaluation accumulés. Les gains et pertes de réévaluation, ainsi que les autres éléments du résultat global déclarés par les sociétés d'État entreprises et les autres entreprises publiques, sont présentés dans un nouvel état financier, l'état consolidé des gains et pertes de réévaluation, qui figure à la section 2 du présent volume.

La norme sur les instruments financiers a été appliquée de manière prospective. Par conséquent, les résultats budgétaires des exercices antérieurs n'ont pas été redressés pour tenir compte de ce changement comptable, mais le solde d'ouverture du déficit accumulé pour l'exercice 2023 a été augmenté de 2,6 milliards de dollars pour tenir compte des actifs et des passifs dérivés à leur juste valeur en date du 1er avril 2022, et pour ajuster la valeur de la dette non échue. En outre, certains soldes d'actifs et de passifs des exercices antérieurs présentés à des fins de comparaison ont été reclassés pour tenir compte de la présentation des données de l'exercice en cours.

De plus amples renseignements concernant ces modifications figurent dans la note 2 des états financiers consolidés, à la section 2.

Revenus

Les revenus fédéraux peuvent être répartis dans cinq catégories principales : les impôts sur le revenu, les autres taxes et droits, les revenus au titre des cotisations d'assurance-emploi, les redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution et les autres revenus.

Dans la catégorie des impôts sur le revenu, les rentrées d'impôt sur le revenu des particuliers constituent la plus importante source de revenus fédéraux; elles représentaient 46,4 % du total des revenus en 2023 (en baisse par rapport à 48,0 % en 2022). L'impôt sur le revenu des sociétés constitue la deuxième source de revenus en importance; en 2023, il représentait 21,0 % du total des revenus (en hausse par rapport à 19,1 % en 2022). Les rentrées d'impôt sur le revenu des non-résidents sont une source de revenus moins importante, ne représentant que 2,9 % du total des revenus en 2023 (en hausse par rapport à 2,6 % 2022).

Les autres taxes et droits se composent des revenus tirés de la taxe sur les produits et services (TPS), des taxes sur l'énergie, des droits de douane à l'importation et d'autres taxes et droits d'accise. La plus grande composante de cette catégorie, les revenus tirés de la TPS, représentait 10,3 % de l'ensemble des revenus fédéraux en 2023, en baisse par rapport à 11,2 % en 2022. Les autres composantes des autres taxes et droits représentaient 4,0 % du total des revenus fédéraux (4,0 % en 2022).

Les revenus d'assurance-emploi représentaient 6,0 % du total des revenus fédéraux en 2023 (en hausse par rapport à 5,8 % en 2022).

Les redevances en provenance du cadre fédéral sur la tarification de la pollution représentaient 1,8 % du total des revenus fédéraux en 2023 (en hausse par rapport à 1,5 % en 2022). Tous les produits directs provenant du système fédéral de tarification du carbone sont restitués aux administrations où ils ont été perçus, en vertu de la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre.

Les autres revenus sont composés de trois éléments généraux : le revenu net des sociétés d'État entreprises et des autres entreprises publiques; les autres revenus de programmes tirés des placements, les produits de la vente de biens et de services et les autres revenus divers; et les revenus nets des opérations de change. Les autres revenus représentaient 7,5 % du total des revenus fédéraux en 2023 (en baisse par rapport à 7,8 % en 2022).

Composition des revenus pour 2023

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %. 

Composition des revenus pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image

 
Description de l’image

Tableau 4 : Composition des revenus

Revenus Pourcentage
Impôt sur le revenu des particuliers
Impôt sur le revenu des sociétés 21%
Impôt sur le revenu des non-résidents 2,9%
TPS 10,3%
Autres taxes et droits (TPS excluse) 4%
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 1,8%
Cotisations d'assurance-emploi 6%
Autres revenus 7,5%

Comparaison des revenus à ceux de 2022

Le total des revenus s’élevait à 447,8 milliards de dollars en 2023, en hausse de 34,5 milliards de dollars (8,4 %) comparativement à 2022. Dans le tableau qui suit, les revenus de 2023 sont comparés à ceux de 2022.

Tableau 5 : Revenus
(en millions de dollars)

  2023 2022 Variation
$ %
Revenus d'impôt sur le revenu
Particuliers 207 872 198 385 9 487 4,8
Sociétés 93 945 78 815 15 130 19,2
Non-résidents 13 187 10 789 2 398 22,2
Total 315 004 287 989 27 015 9,4
Autres taxes et droits
Taxes sur les produits et services 45 962 46 165 (négatif 203) (négatif 0,4)
Taxes sur l'énergie 5 657 5 355 302 5,6
Droits de douane à l'importation 6 057 5 237 820 15,7
Autres taxes et droits d'accise 6 548 5 923 625 10,6
Total 64 224 62 680 1 544 2,5
Cotisations d'assurance-emploi 26 914 23 856 3 058 12,8
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 8 041 6 341 1 700 26,8
Autres revenus 33 632 32 411 1 221 3,8
Total des revenus 447 815 413 277 34 538 8,4

Le ratio des revenus – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des revenus fédéraux à la taille de l'économie. La modification des taux d'imposition prévus par la loi et l'évolution des conditions économiques influent sur ce ratio. Le ratio s'établissait à 16,1 % en 2023 (en baisse par rapport à 16,5 % en 2022), car la baisse des revenus des sociétés d'État (en particulier la Banque du Canada) a neutralisé une partie de la vigueur des flux d'impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés.

Ratio des revenus

(revenus en pourcentage du PIB)

Ratio des revenus. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 6 : Ratio des revenus
(revenus en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 17,6
2000 17,5
2001 17,6
2002 16,1
2003 16,0
2004 16,1
2005 16,1
2006 15,8
2007 16,0
2008 15,6
2009 14,3
2010 14,0
2011 14,4
2012 13,9
2013 13,9
2014 14,2
2015 14,0
2016 14,7
2017 14,4
2018 14,5
2019 14,9
2020 14,4
2021 14,3
2022 16,5
2023 16,1

Charges

Les charges fédérales peuvent se répartir en quatre catégories principales : les paiements de transfert, qui représentent la plus grande partie du total des dépenses fédérales, les autres charges, les frais de la dette publique et les pertes actuarielles nettes.

Les paiements de transfert sont répartis en cinq catégories :

Les autres charges, qui représentent les charges de fonctionnement des 134 ministères, organismes, sociétés d'État consolidées et autres entités du gouvernement, correspondaient à 26,8 % du total des charges en 2023 (en hausse par rapport à 24,7 % en 2022).

Les frais de la dette publique représentaient 7,2 % du total des charges en 2023 (en hausse par rapport à 4,9 % en 2022).

Les pertes actuarielles nettes représentaient les 2,0 % restants du total des charges en 2023 (inchangé par rapport à 2022).

Composition des charges pour 2023

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %. 

Composition des charges pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 7 : Composition des charges

Charges Pourcentage
Principaux transferts aux particuliers, incluant le soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travaileurs 23,2%
Principaux transferts à d'autres paliers de gouvernement 18,8%
Retour des redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 1,4%
Autres paiements de transfert et Subvention salariale d'urgence du Canada 20,5%
Pertes actuarielles nettes 2,0%
Autres charges 26,8%
Frais de la dette publique 7,2%

Comparaison des charges à celles de 2022

Le total des charges a atteint 483,1 milliards de dollars en 2023, en baisse de 20,5 milliards de dollars (4,1 %) par rapport à 2022. Le tableau qui suit compare le total des charges de 2023 à celui de 2022.

Tableau 8 : Charges
(en millions de dollars)

  2023 2022
RedresséLien vers la note du tableau 1
Variation
$ %
Paiements de transfert
Principaux paiements de transfert aux particuliers
Prestations aux aînés 69 392 60 774 8 618 14,2
Assurance-emploi et mesures de soutien 21 836 38 923 (négatif 17 087) (négatif 43,9)
Prestations pour enfants 24 553 26 226 (négatif 1 673) (négatif 6,4)
Soutien au revenu lié à la COVID-19 pour les travailleurs (négatif 3 544) 15 582 (négatif 19 126) (négatif 122,7)
Total 112 237 141 505 (négatif 29 268) (négatif 20,7)
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement
Transferts canadiens en matière de santé et de programmes sociaux 63 079 60 607 2 472 4,1
Accords fiscaux et autres transferts 27 705 27 779 (négatif 74) (négatif 0,3)
Total 90 784 88 386 2 398 2,7
Retour des redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 6 996 3 814 3 182 83,4
Subvention salariale d'urgence du Canada (négatif 257) 22 291 (négatif 22 548) (négatif 101,2)
Autres paiements de transfert 99 199 88 478 10 721 12,1
Total des paiements de transfert 308 959 344 474 (négatif 35 515) (négatif 10,3)
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 129 596 124 445 5 151 4,1
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 438 555 468 919 (négatif 30 364) (négatif 6,5)
Frais de la dette publique 34 955 24 487 10 468 42,7
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 473 510 493 406 (négatif 19 896) (négatif 4,0)
Pertes actuarielles nettes 9 627 10 186 (négatif 559) (négatif 5,5)
Total des charges 483 137 503 592 (négatif 20 455) (négatif 4,1)

Le ratio des dépenses – exprimé en pourcentage du PIB – sert à comparer le total des dépenses fédérales à la taille de l'économie. Ce ratio est influencé par les mesures stratégiques, l'évolution des conditions économiques et les fluctuations des taux d'intérêt. Le ratio s'est établi à 17,4 % en 2023 (en baisse par rapport à 20,1 % en 2022), ce qui reflète en grande partie l'élimination des mesures temporaires de réponse à la COVID-19.

Ratio des dépenses

(charges en pourcentage du PIB)

Ratio des charges. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 9 : Ratio des charges
(charges en pourcentage du PIB)

Exercice Charges des programmes Frais de la dette publique
1999 12,4 4,6
2000 11,8 4,3
2001 11,8 4,0
2002 11,9 3,5
2003 12,3 3,1
2004 12,4 2,9
2005 13,4 2,6
2006 12,5 2,4
2007 12,7 2,3
2008 12,8 2,1
2009 13,2 1,7
2010 15,9 1,7
2011 14,7 1,7
2012 13,8 1,6
2013 13,7 1,4
2014 13,3 1,3
2015 12,8 1,2
2016 13,7 1,1
2017 14,2 1,0
2018 14,4 1,0
2019 14,4 1,0
2020 15,1 1,1
2021 28,2 0,9
2022 19,1 1,0
2023 16,1 1,3

Soutenir l'Ukraine

À la suite de l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie, le Canada a soutenu le peuple ukrainien dans sa lutte pour sa souveraineté, sa démocratie et son intégrité territoriale. Depuis janvier 2022, le Canada a engagé plus de 8,9 milliards de dollars en aide financière, militaire, humanitaire, ainsi qu'un soutien au développement, à la sécurité, à la stabilisation et à l'immigration en Ukraine. Cette aide comprend :

Comparaison des résultats réels aux projections du budget

Comparaison au plan budgétaire de mars 2023

Le déficit de 35,3 milliards de dollars enregistré en 2023 était de 7,7 milliards de dollars inférieur au déficit de 43,0 milliards prévu dans le budget fédéral présenté en mars 2023.

Tableau 10 : Comparaison des résultats de 2023 au plan budgétaire de mars 2023
(en millions de dollars)

  Projection Réel Différence
Revenus 437 251 447 815 10 564
Charges
Charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 435 928 438 555 2 627
Frais de la dette publique 34 487 34 955 468
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 470 415 473 510 3 095
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 33 163) (négatif 25 695) 7 468
Pertes actuarielles nettes (négatif 9 811) (négatif 9 627) 184
Déficit lié aux activités annuel (négatif 42 974) (négatif 35 322) 7 652

Comparaison au plan budgétaire d'avril 2022

Le déficit budgétaire de 35,3 milliards de dollars enregistré en 2023 était de 17,5 milliards de dollars inférieurs au déficit de 2023 de 52,8 milliards de dollars projeté dans le budget fédéral d'avril 2022.

Les revenus ont été supérieurs de 39,4 milliards de dollars (9,7 %) aux prévisions du budget d'avril 2022, en raison des revenus fiscaux plus élevés, car les impôts sur le revenu des particuliers et des sociétés se sont maintenus à un niveau élevé tout au long de l'année.

Par rapport aux montants prévus dans le budget d'avril 2022, le total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes, a été supérieur de 21,2 milliards de dollars (4,7 %), sa composante des charges de programmes a été supérieure de 13,2 milliards de dollars, et celle des frais de la dette publique, supérieure de 8,1 milliards de dollars.

Tableau 11 : Comparaison des résultats de 2023 au plan budgétaire d'avril 2022
(en millions de dollars)

  ProjectionLien vers la note du tableau 1 Réel Différence
Revenus
Revenus d'impôt sur le revenu 276 619 315 004 38 385
Autres taxes et droits 65 496 64 224 (négatif 1 272)
Cotisations d'assurance-emploi 25 801 26 914 1 113
Redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 8 221 8 041 (négatif 180)
Autres revenus 32 254 33 632 1 378
Total des revenus 408 391 447 815 39 424
Charges
Charges de programmes
Principaux paiements de transfert aux particuliers 125 084 112 237 (négatif 12 847)
Principaux paiements de transfert à d'autres paliers de gouvernement 89 827 90 784 957
Retour des redevances en provenance du cadre sur la tarification de la pollution 8 046 6 996 (négatif 1 050)
Charges de programmes directes
Subvention salariale d'urgence du Canada (négatif 257) (négatif 257)
Autres paiements de transfert 86 263 99 199 12 936
Autres charges, excluant les pertes actuarielles nettes 116 173 129 596 13 423
Total des charges de programmes, excluant les pertes actuarielles nettes 425 393 438 555 13 162
Frais de la dette publique 26 904 34 955 8 051
Total des charges, excluant les pertes actuarielles nettes 452 297 473 510 21 213
Déficit lié aux activités annuel avant les pertes actuarielles nettes (négatif 43 906) (négatif 25 695) 18 211
Pertes actuarielles nettes (négatif 8 923) (négatif 9 627) (négatif 704)
Déficit lié aux activités annuel (négatif 52 829) (négatif 35 322) 17 507

Déficit accumulé

Le déficit accumulé désigne l'écart entre le total des passifs du gouvernement et le total de ses actifs. Il se compose du déficit accumulé lié aux activités et des gains et pertes de réévaluation accumulés.

Les gains et les pertes de réévaluation représentent les gains et les pertes non réalisés en raison des changements à la juste valeur des dérivés et de certains autres instruments financiers détenus par le gouvernement, à l'exclusion des gains et des pertes dus aux variations des taux de change, qui sont imputés directement au solde budgétaire. La juste valeur des dérivés présentée dans les états financiers du gouvernement représente les montants estimés que le gouvernement recevrait ou paierait, selon les conditions du marché, si les accords étaient résiliés au 31 mars. Le gouvernement a recours à des dérivés, comme des accords de swap et des contrats à terme sur devises, pour gérer les risques financiers et, en règle générale, il conserve ces accords jusqu'à leur échéance.

Les gains et les pertes nets de réévaluation comprennent également les autres éléments du résultat global déclarés par les sociétés d'État entreprises et les autres entreprises publiques. Les autres éléments du résultat global se composent de certains gains et pertes non réalisés sur les instruments financiers des sociétés d'État et de gains et pertes actuariels liés à leurs régimes de retraite et autres avantages futurs des employés.

Le gouvernement a commencé à prendre en compte les gains et les pertes de réévaluation en 2023 à la suite de l'adoption d'une nouvelle série de normes sur les instruments financiers publiées par le Conseil sur la comptabilité dans le secteur public (se référer à la note 2 des états financiers consolidés du gouvernement du Canada à la section 2 du présent volume). Conformément à ces normes, les gains et pertes de réévaluation ne sont pas inclus dans le solde budgétaire annuel du gouvernement et sont plutôt comptabilisés directement dans le déficit accumulé.

Tableau 12 : Déficit accumulé
(en millions de dollars)

  2023 2022 RedresséesLien vers la note du tableau 1 Différence
Déficit accumulé au début de l'exerciceLien vers la note du tableau 2 (négatif 1 142 538) (négatif 1 054 125) (négatif 88 413)
Variation du déficit accumulé lié aux activités
Déficit lié aux activités accumulé (négatif 35 322) (négatif 90 315) 54 993
Autres éléments du résultat global 4 465 (négatif 4 465)
Total (négatif 35 322) (négatif 85 850) 50 528
Gains (pertes) de réévaluation nets de l'exercice 4 847 4 847
Déficit accumulé à la fin de l'exercice (négatif 1 173 013) (négatif 1 134 596) (négatif 33 038)
Le déficit accumulé comprend :
Déficit accumulé lié aux activitésLien vers la note du tableau 3 (négatif 1 183 618) (négatif 1 139 975) (négatif 43 643)
Gains (pertes) de réévaluation accumulésLien vers la note du tableau 3 10 605 10 605
Total (négatif 1 173 013) (négatif 1 139 975) (négatif 33 038)

Le déficit accumulé a augmenté de 33,0 milliards de dollars en 2023, compte tenu du déficit budgétaire de 35,3 milliards de dollars et d'une augmentation de 2,6 milliards de dollars du solde d'ouverture du déficit accumulé au cours de l'exercice 2023 à la suite de la mise en œuvre des nouvelles normes sur les instruments financiers, compensée en partie par des gains de réévaluation nets de 4,8 milliards de dollars. En pourcentage du PIB, le déficit accumulé a diminué de 3,3 points de pourcentage pour atteindre 42,2 % du PIB au 31 mars 2023. Le gouvernement fédéral reste déterminé à réduire le ratio de la dette fédérale au PIB à moyen terme, en tant que point d'ancrage budgétaire.

Le graphique - Déficit accumulé

(en pourcentage du PIB)

Déficit accumulé. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 13 : Déficit accumulé
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 58,9
2000 53,6
2001 47,0
2002 44,7
2003 42,3
2004 39,5
2005 37,0
2006 33,9
2007 31,2
2008 29,0
2009 28,2
2010 33,4
2011 33,4
2012 33,4
2013 34,0
2014 32,9
2015 31,5
2016 31,9
2017 32,2
2018 31,4
2019 30,7
2020 31,2
2021 47,5
2022 45,4
2023 42,2

Mesures de la dette fédérale

Il existe plusieurs mesures généralement reconnues de la dette publique.

Diagramme des mesures de la dette fédérale

Mesure de la dette fédérale. Voir la description de l'image ci-dessous.

 
Description de l’image

Le diagramme de la mesure de la dette fédérale illustre un total de 8 boîtes relationnelles. Les 3 premières mesures du passif sont alignées horizontalement comme suit : Dette non échue qui comprend la Dette contractée sur les marchés de 1 259,9 milliards de dollars (obligations négociables, bons du Trésor, titres sur le marché de détail et frais de la dette en devises étrangères) et le Rajustement de la valeur de la dette contractée sur les marchés et dette non contractée sur les marchés de 5,1 milliards de dollars; Régime de retraite et autres passifs de 351,7 milliards de dollars; Créditeurs et charges à payer de 259,4 milliards de dollars et a droite il y a Passifs des comptes d’opérations de change et dérivés de 48,8 milliards de dollars. Les boîtes relationnelles de mesure restantes sont alignées verticalement en dessous comme suit : Total des passifs de 1 925,0 milliards de dollars; Moins actifs financiers de 642,3 milliards de dollars; Dette nette de 1 282,8 milliards de dollars; Moins actifs non financiers de 109,7 milliards de dollars; Déficit accumulé de 1 173,0 milliards de dollars.

Les sections suivantes renferment des détails supplémentaires sur chacune de ces composantes.

Tableau 14 : État de la situation financière
(en millions de dollars)

  2023 2022 Redressées Lien vers la note du tableau 1 Différence
Passifs
Créditeurs et charges à payer 259 440 262 529 (négatif 3 089)
Dette portant intérêt
Dette non échue 1 265 040 1 249 957 15 083
Régimes de retraite et autres avantages futurs 344 374 327 371 17 003
Autres passifs 7 339 7 707 (négatif 368)
Total 1 616 753 1 585 035 31 718
Comptes d'opérations de change passif 44 151 42 252 1 899
Dérivés 4 689 2 471 2 218
Total des passifs 1 925 033 1 892 287 32 746
Actifs financiers
Trésorerie et créances 243 520 280 052 (négatif 36 532)
Comptes d'opérations de change actif 169 390 146 283 23 107
Dérivés 3 260 4 974 (négatif 1 714)
Prêts, placements et avances 213 110 207 031 6 079
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 12 996 9 203 3 793
Total des actifs financiers 642 276 647 543 (négatif 5 267)
Dette nette (négatif 1 282 757) (négatif 1 244 744) (négatif 38 013)
Actifs non financiers 109 744 104 769 4 975
Déficit accumulé (négatif 1 173 013) (négatif 1 139 975) (négatif 33 038)

Créditeurs et charges à payer

Les créditeurs et charges à payer du gouvernement comprennent les éléments suivants : les montants à verser fondés sur les cotisations fiscales et les remboursements estimatifs à l'égard des cotisations qui ne sont pas achevées à la fin de l'exercice; les provisions pour passif éventuel, y compris les garanties fournies par le gouvernement et les réclamations et causes en instance et imminentes; le passif environnemental et les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations, qui comprennent les coûts estimatifs liés à l'assainissement des sites contaminés et la mise hors service future de certaines immobilisations corporelles; les revenus reportés; et les autres créditeurs et charges à payer. Les autres créditeurs et charges à payer comprennent notamment les éléments suivants : les salaires et avantages accumulés; les montants payables aux provinces, aux territoires et aux gouvernements autochtones au titre des sommes perçues et administrées pour leur compte aux termes d'accords de perception fiscale; ainsi que les créditeurs à la fin de l'exercice en vertu d'ententes contractuelles ou se rapportant à des travaux effectués ou des marchandises reçues.

Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2023

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %. 

Créditeurs et charges à payer par catégorie pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 15 : Créditeurs et charges à payer par catégorie

Créditeurs et charges à payer Pourcentage
Autres créditeurs et charges à payer 22,3%
Créditeurs fiscaux 32,7%
Revenus reportés 6,9%
Passif environnemental et obligations liées à la mise hors service d'immobilisations 8,9%
Provision pour passif éventuel 29,3%

Au 31 mars 2023, les créditeurs et charges à payer totalisaient 259,4 milliards de dollars, en baisse de 3,1 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2022. Cette diminution reflète une forte baisse des autres comptes créditeurs et des charges à payer, ainsi que des diminutions moins importantes des revenus reportés, du passif environnemental et des obligations liées à la mise hors service d'immobilisations, compensées en partie par la croissance des provisions pour passifs éventuels et des créditeurs fiscaux.

 
Les créditeurs et les charges à payer ont augmenté de façon significative au cours des dernières années, passant de 123,4 milliards de dollars au 31 mars 2017 à 259,4 milliards de dollars au 31 mars 2023. Cette augmentation est attribuable en grande partie à l'augmentation des provisions pour passifs éventuels, à la croissance des montants à payer au titre de l'impôt, ce qui reflète l'augmentation de l'assiette fiscale, et à l'augmentation des créditeurs en vertu d'accords contractuels pour les travaux exécutés, les biens reçus et les services rendus.
Le graphique - Créditeurs et charges à payer

Note 1 : « Autre » comprend les provisions pour les passifs environnementaux et les obligations liées à la mise hors service d'immobilisations, et les revenus reportés.

(en milliards de dollars)

Créditeurs et charges à payer pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 16 : Créditeurs et charges à payer
(en milliards de dollars)

Exercice Créditeurs fiscaux Créditeurs et charges à payer Provision pour passifs éventuels AutresLien vers la note du tableau 1
1999 29 41 4 3
2000 30 40 4 3
2001 33 40 4 5
2002 34 33 4 5
2003 34 35 4 6
2004 33 39 3 5
2005 36 48 2 8
2006 38 50 1 8
2007 41 52 1 8
2008 49 35 14 8
2009 51 34 13 12
2010 48 42 13 12
2011 49 40 13 13
2012 51 43 13 13
2013 55 32 12 14
2014 53 28 11 15
2015 56 28 12 20
2016 54 31 13 23
2017 55 30 17 22
2018 62 39 23 21
2019 65 44 26 21
2020 60 50 25 25
2021 72 62 45 25
2022 78 88 53 43
2023 85 58 76 41

Dette portant intérêt

La dette portant intérêt comprend la dette non échue (les titres émis sur les marchés financiers), le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, et les autres passifs.

La part de la dette non échue dans la dette portant intérêt était en baisse depuis le milieu des années 1990, le gouvernement étant parvenu à éliminer une partie de cette dette. Cette tendance s'est inversée en 2009 en raison de la hausse des besoins financiers découlant de la récession et des mesures de stimulation mises en œuvre pour atténuer les effets de celle-ci, et de l'augmentation des emprunts en vertu du cadre d'emprunt consolidé instauré en 2008. Aux termes du cadre d'emprunt consolidé, le gouvernement comble l'ensemble des besoins d'emprunt de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), de la Banque de développement du Canada (BDC) et de Financement agricole Canada (FAC) au moyen de prêts directs pour réduire les coûts d'emprunt globaux et rehausser la liquidité du marché des titres du gouvernement. Plus récemment, l'augmentation des besoins financiers découlant de la pandémie de la COVID-19 et du Plan d'intervention économique du Canada a également contribué à l'augmentation de la dette non échue au titre de la partie de la dette portant intérêt.

Dette portant intérêt par catégorie pour 2023

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %. 

Dette portant intérêt par catégorie pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 17 : Dette portant intérêt par catégorie

Dette portant intérêt Pourcentage
Obligations négociables libellées en CAD 64,6%
Bons du Trésor 12,3%
Autres dettes non échues 1,3%
Régimes de retraite 10,3%
Autres avantages futurs des employés et des anciens combattants 11%
Autres passifs 0,5%

Au 31 mars 2023, la dette portant intérêt se chiffrait à 1 616,8 milliards de dollars, en hausse de 31,7 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2022. Dans la composante de la dette portant intérêt, la dette non échue a augmenté de 15,1 milliards de dollars et le passif au titre des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants a augmenté de 18,2 milliards de dollars, tandis que le passif au titre des régimes de retraite du secteur public a diminué de 1,2 milliard de dollars et les autres passifs ont diminué de 0,4 milliard de dollars.

L'augmentation de 15,1 milliards de dollars de la dette non échue est en grande partie attribuable à l'augmentation de 15,3 milliards de dollars de la dette contractée sur les marchés et des escomptes et primes non amortis connexes, en raison de l'augmentation des emprunts pour répondre aux besoins financiers du gouvernement.

La Banque du Canada et le ministère des Finances Canada gèrent la dette non échue du gouvernement et les risques qui s'y rattachent. L'objectif fondamental de la stratégie de gestion de la dette consiste à offrir un financement stable et à faible coût afin de permettre au gouvernement de respecter ses obligations financières et de combler ses besoins de liquidités. La plus grande partie de la dette est libellée en dollars canadiens. Certains emprunts sont libellés en dollars américains, pour financer une partie des réserves de change. Les réserves de change sont gérées conformément à l'application du cadre d'appariement des actifs et des passifs, ainsi, les risques liés aux opérations de change et aux taux d'intérêt sont atténués. Des renseignements détaillés sur les objectifs, la stratégie et les plans d'emprunt et les activités de gestion de la dette du gouvernement sont déposés au Parlement une fois l'an dans la publication Stratégie de gestion de la dette et le Rapport sur la gestion de la dette du ministère des Finances.

Au 31 mars 2023, la valeur des portefeuilles étrangers dans la dette non échue du gouvernement est estimée à 361,8 milliards de dollars, ce qui représente environ 28,6 % de la dette non échue totale du gouvernement, soit une proportion semblable à celle du 31 mars 2022.

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada

(en pourcentage de la dette non échue)

Source : Statistique Canada

Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement canadien. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
Description de l’image

Tableau 18 : Portefeuilles étrangers de la dette non échue du gouvernement du Canada
(en pourcentage de la dette non échue)

Exercice Pourcentage
1999 22,4
2000 21,6
2001 20,8
2002 18,4
2003 20,9
2004 15,1
2005 14,2
2006 14,5
2007 14,3
2008 13,9
2009 13,9
2010 16,7
2011 22,0
2012 25,9
2013 29,5
2014 27,1
2015 28,1
2016 30,6
2017 30,3
2018 30,7
2019 29,7
2020 29,4
2021 24,5
2022 28,6
2023 28,4

Le passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs s'élevait à 344,4 milliards de dollars au 31 mars 2023, en hausse de 17,0 milliards de dollars par rapport à l'exercice précédent. Ce passif représente la valeur actualisée estimative des régimes de retraite et autres avantages futurs accumulés au 31 mars 2023 par les employés et ex-employés, selon les calculs actuariels annuels, déduction faite de la valeur des actifs réservés pour financer ces obligations. Le passif au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs ne comprend pas les prestations payables en vertu du Régime de pensions du Canada (RPC). Le RPC n'est pas consolidé dans les états financiers du gouvernement parce que les changements au RPC nécessitent l'accord des deux tiers des provinces participantes, et il n'est donc pas contrôlé par le gouvernement. La section 6 du présent volume renferme de plus amples renseignements sur le RPC.

Régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants

Le passif de 344,4 milliards de dollars du gouvernement au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants découle de sa promesse d'offrir certains avantages aux employés, aux anciens combattants, aux députés et aux employés des gouvernements territoriaux pendant ou après leur emploi ou pendant leur retraite, en échange de leur service.

Dans le cas des prestations qui s'accumulent pendant la carrière des employés, comme celles des régimes de retraite, une charge et un passif annuels sont généralement inscrits pour indiquer le coût des prestations que gagnent les employés durant l'exercice. Le gouvernement a recours à une méthode de coût actuariel (la méthode de répartition des prestations au prorata des services) pour estimer cette charge et ce passif. Selon cette méthode, le gouvernement estime le total prévu des paiements au titre des prestations futures des employés actuels. Ce total est ensuite calculé au prorata de la période d'emploi admissible des employés. Ainsi, une part égale du coût actuel estimatif des services rendus est passée en charges pour chaque exercice de la période de service admissible d'un employé, selon la méthode de la valeur actualisée, en supposant qu'il n'y ait aucune variation des taux d'actualisation et des hypothèses. Plusieurs hypothèses actuarielles sont utilisées pour calculer le coût des services rendus au cours de l'exercice, y compris l'inflation future, les taux d'intérêt, le rendement sur les placements de retraite, les augmentations générales des salaires, la composition de la main-d'œuvre, les taux de retraite et les taux de mortalité.

Dans le cas de prestations ou d'absences rémunérées qui ne sont pas dévolues ou qui ne s'accumulent pas, comme les avantages futurs des anciens combattants ou les indemnités pour accident de travail, une charge et un passif correspondant au coût prévu du versement des prestations futures sont immédiatement constatés dans la période où le fait générateur d'obligation se produit. Par exemple, certaines prestations accordées aux employés en cas d'accident ou de blessure sont inscrites lorsque l'accident ou la blessure survient.

Depuis le 1er avril 2000, des montants égaux aux cotisations moins les paiements et autres frais liés aux régimes de retraite de la fonction publique, des Forces canadiennes (Force régulière) et de la Gendarmerie royale du Canada – et depuis 2007, du régime de retraite des Forces canadiennes (Force de réserve) – qui se situent dans les limites prévues par la Loi de l'impôt sur le revenu sont transférés à l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public (OIRPSP) aux fins d'investissement. Les actifs des régimes de retraite détenus par l'OIRPSP sont évalués à leur valeur liée au marché. Les passifs du gouvernement au titre des prestations accumulées des régimes de retraite et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants sont présentés après déduction des actifs des régimes de retraite et des gains et pertes actuariels nets non constatés (expliqués ci-dessous) et des montants liés aux régimes de certaines sociétés d'État consolidées et autres entités, pour déterminer les passifs au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs indiqués dans l'état consolidé de la situation financière.

Puisque les passifs du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs sont inscrits selon leur valeur actualisée, les charges d'intérêt sont inscrites chaque exercice et ajoutées à ces passifs pour tenir compte du passage du temps, car les passifs se sont rapprochés alors d'un an d'un règlement. Les charges d'intérêt sont inscrites déduction faite du rendement de marché prévu du capital investi pour financer les prestations de retraite futures, et elles sont déclarées dans les frais de la dette publique. Le coût des services rendus au cours de l'exercice est inscrit dans les autres charges excluant les pertes actuarielles nettes dans l'état consolidé des résultats et du déficit accumulé lié aux activités.

Lorsqu'un employé cesse d'être à l'emploi du gouvernement, ce dernier met fin à l'inscription du coût des services rendus au cours de l'exercice à l'égard de cet employé. Les prestations qui sont versées à l'employé par la suite sont inscrites comme des réductions des passifs du gouvernement au titre des prestations.

Les obligations du gouvernement au titre des régimes de retraite et des autres avantages futurs sont estimées de nouveau chaque exercice en fonction des données réelles et des hypothèses actuarielles mises à jour. Les augmentations et les diminutions de la valeur estimée des obligations sont inscrites comme des gains et pertes actuariels. Les gains et les pertes actuariels sont également attribuables à des écarts entre les rendements réels et prévus des actifs des régimes de retraite. Conformément aux normes comptables du secteur public au Canada, les gains et pertes actuariels ne sont pas immédiatement constatés dans les passifs du gouvernement en raison de leur nature provisoire et du fait que d'autres ajustements peuvent être requis dans l'avenir. Ces montants sont plutôt amortis aux dépenses et aux passifs du gouvernement au cours de la durée de service moyenne restante prévue des employés, ce qui représente des périodes allant de 4 ans à 23 ans selon le régime en question, ou l'espérance de vie restante moyenne des bénéficiaires en vertu des régimes des anciens combattants en temps de guerre, ce qui représente des périodes allant de 5 ans à 7 ans.

Dans le cas de modifications, de compressions ou de règlements de régimes qui touchent les obligations accumulées au titre des services déjà rendus par les employés et les anciens combattants, la variation de l'obligation du gouvernement est prise en compte dans la période de la modification, de la compression ou du règlement, et elle est inscrite dans les autres charges excluant les pertes actuarielles nettes.

Le tableau suivant illustre la variation des passifs du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs, déduction faite des actifs découlant des régimes de retraite du secteur public, en 2023.

Tableau 19 : Passifs nets découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs
(en millions de dollars)

  Régimes de retraite Autres avantages futurs Total
Passifs nets découlant des avantages futurs au début de l'exercice 158 463 159 705 318 168
Ajouter :
Avantages sociaux accumulés pendant l'année 8 820 12 310 21 130
Intérêts sur les obligations au titre des prestations constituées, net du rendement prévu sur les placements 2 343 5 570 7 913
Pertes actuarielles nettes constatées durant l'exercice 1 077 8 550 9 627
Modification relative au régime et provision pour moins-value 754 (négatif 1 322) (négatif 568)
Total partiel 12 994 25 108 38 102
Déduire :
Prestations versées durant l'exerciceLien vers la note du tableau 1 14 819 6 757 21 576
Transferts à l'OIRPSP et utilisation nette de fonds détenus dans des fiducies externesLien vers la note du tableau 2 2 433 (négatif 1) 2 432
Transferts nets à d'autres régimes et frais d'administration 776 108 884
Total partiel 18 028 6 864 24 892
(Diminution) augmentation nette (négatif 5 034) 18 244 13 210
Passifs nets découlant des avantages futurs à la fin de l'exercice 153 429 177 949 331 378
Présentés dans l'état consolidé de la situation financière :
Passifs découlant des régimes de retraite du secteur public     166 425
Passifs découlant des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants     177 949
Total des passifs découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs     344 374
Actifs des régimes de retraite du secteur public     12 996
Passifs nets découlant des régimes de retraite et autres avantages futurs     331 378

L'augmentation en 2023 du passif net du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs suit l'ajout de 21,1 milliards de dollars aux prestations futures accumulées par les employés pendant l'exercice, de même que de frais d'intérêt nets de 7,9 milliards de dollars sur ce passif. Les taux d'actualisation servant à mesurer les obligations non capitalisées des régimes de retraite et autres avantages futurs et à calculer les frais d'intérêt imputés aux obligations sont fondés sur la courbe de rendement réel à coupon zéro des obligations du gouvernement du Canada à la fin de l'exercice. Dans le cas des prestations de retraite capitalisées se rapportant au service postérieur à mars 2000 et qui se situent à l'intérieur des limites prévues dans la Loi de l'impôt sur le revenu au titre de ses trois principaux régimes de pension (ceux de la fonction publique, de la Force régulière des Forces canadiennes et de la Gendarmerie royale du Canada), de même que les prestations du régime de la Force de réserve des Forces canadiennes, le taux d'actualisation repose sur les taux de rendement prévus profilés des fonds investis.

Le passif du gouvernement au titre des régimes de retraite et autres avantages futurs a augmenté de 9,6 milliards de dollars supplémentaires en 2023 en raison de l'inscription de pertes actuarielles nettes. Au 31 mars 2023, le gouvernement affichait des pertes nettes non amorties de 18,3 milliards de dollars. Ces pertes seront amorties au fil du temps et portées aux autres pertes actuarielles nettes et à la hausse des passifs du gouvernement.

Ces augmentations ont été en partie compensées par une diminution du passif liée aux prestations versées pendant l'exercice (21,6 milliards de dollars), des transferts nets à l'OIRPSP et de l'utilisation nette des fonds détenus dans des fiducies externes (2,4 milliards de dollars), des transferts à d'autres régimes et des dépenses administratives (0,9 milliard de dollars), ainsi que de l'incidence nette d'une modification du régime et d'une provision pour moins-value (0,6 milliard de dollars).

La section 6 du présent volume contient des précisions sur les régimes de retraite du secteur public fédéral et les autres avantages futurs des employés et des anciens combattants.

La dette portant intérêt s'établissait à 58,1 % du PIB en 2023, en baisse par rapport au ratio de 63,2 % enregistré en 2022. Depuis 2020, l'augmentation de la dette est le reflet des emprunts contractés pour répondre aux besoins financiers du gouvernement dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19. En 2023, ce ratio a baissé de 16,8 points de pourcentage par rapport à son niveau record de 74,9 % atteint en 1996.

Le graphique - Dette portant intérêt

(en pourcentage du PIB)

Dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 20 : Dette portant intérêt
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 67,5
2000 63,2
2001 57,0
2002 54,6
2003 51,9
2004 49,4
2005 45,9
2006 42,8
2007 40,4
2008 37,2
2009 43,2
2010 49,4
2011 49,1
2012 48,6
2013 50,1
2014 47,6
2015 45,8
2016 47,5
2017 48,4
2018 46,6
2019 45,7
2020 46,6
2021 65,6
2022 63,2
2023 58,1

En 2023, le taux d'intérêt effectif moyen sur la dette publique portant intérêt s'établissait à 2,2 %, en hausse par rapport à 1,6 % en 2022. Le taux d'intérêt effectif moyen sur la dette non échue était de 2,1 %, alors que le taux d'intérêt effectif moyen pour les régimes de retraite et autres passifs était de 2,5 %.

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt

(en pourcentage)

Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 21 : Taux d'intérêt effectif moyen sur la dette portant intérêt
(en pourcentage)

Exercice Dette portant intérêt en pourcentage Dette non échue en pourcentage Régimes de retraite et autres passifs en pourcentage
1999 6,8 7,0 6,2
2000 6,8 6,7 7,2
2001 6,9 6,8 7,2
2002 6,3 6,1 6,9
2003 6,0 5,7 6,8
2004 5,8 5,3 6,9
2005 5,5 5,0 6,9
2006 5,5 5,0 6,9
2007 5,6 5,1 6,8
2008 5,6 5,1 6,7
2009 4,3 4,1 5,0
2010 3,6 3,1 4,8
2011 3,6 3,1 5,0
2012 3,5 3,0 4,7
2013 2,9 2,6 3,8
2014 2,7 2,5 3,4
2015 2,7 2,4 3,5
2016 2,3 2,3 2,5
2017 2,2 2,1 2,6
2018 2,2 2,0 2,7
2019 2,3 2,2 2,5
2020 2,3 2,4 2,1
2021 1,6 1,6 1,5
2022 1,6 1,5 1,9
2023 2,2 2,1 2,5

Le ratio des intérêts, soit les frais de la dette publique exprimés en pourcentage des revenus, correspond à la proportion des revenus qui est requise pour payer les intérêts et, par conséquent, n'est pas disponible pour payer les initiatives de programme. Le ratio des intérêts a diminué au cours des dernières années, passant de son sommet de 37,6 % en 1991 à 5,9 % en 2022. Le ratio est passé à 7,8 % en 2023, ce qui reflète une hausse des taux d'intérêt. Cela signifie que, en 2023, le gouvernement a consacré environ 8 cents de chaque dollar de revenus au paiement des intérêts sur la dette publique.

Ratio des intérêts

(frais de la dette publique en pourcentage des revenus)

Ratio de l'intérêt. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 22 : Ratio des intérêts
(frais de la dette publique en pourcentage des revenus)

Exercice Pourcentage
1999 26,2
2000 24,6
2001 22,6
2002 21,6
2003 19,6
2004 17,8
2005 15,9
2006 15,1
2007 14,2
2008 13,6
2009 11,9
2010 12,0
2011 12,0
2012 11,8
2013 10,0
2014 9,2
2015 8,6
2016 7,5
2017 7,3
2018 7,0
2019 7,0
2020 7,3
2021 6,4
2022 5,9
2023 7,8

Passifs des comptes d'opérations de change et dérivés 

Les passifs des comptes d'opérations de change comprennent les droits de tirage spéciaux (DTS) et les effets à payer au Fonds monétaire international (FMI). Les DTS sont des actifs de réserve internationaux créés par le FMI et alloués aux pays qui participent à son Département des droits de tirage spéciaux. Les DTS représentent à la fois un actif (un détenteur de DTS a le droit de les échanger contre un montant équivalent de monnaie librement utilisable, ou d'autres avoirs de réserve, d'autres pays participants au Département des DTS du FMI) et un passif (une allocation de DTS par the FMI entraîne une obligation de fournir, sur demande, un montant équivalent en monnaie librement utilisable à un autre membre du FMI). Les avoirs en DTS sont comptabilisés dans les actifs des comptes d'opérations de change, qui sont présentés séparément des passifs des comptes d'opérations de change à partir de 2023. Au 31 mars 2023, le passif des comptes d'opérations de change du gouvernement s'élevait à 44,2 milliards de dollars, en hausse de 1,9 milliard de dollars par rapport à l'année précédente, principalement en raison des fluctuations des taux de change, qui se sont traduites par une appréciation du passif par rapport au dollar canadien.

Les dérivés sont des contrats financiers dont la valeur est calculée en fonction d'un taux, d'un indice ou d'un actif sous-jacent. Le gouvernement a recours à des dérivés à des fins de couverture pour gérer divers types de risques financiers. Avec l'adoption de nouvelles normes comptables concernant les instruments financiers en 2023, les dérivés sont présentés séparément des autres types de passifs et sont comptabilisés à leur juste valeur. Les dérivés qui, selon les estimations, nécessiteraient une sortie nette de ressources s'ils venaient à échéance au 31 mars sont présentés comme des passifs, tandis que les dérivés qui entraîneraient une entrée nette de ressources s'ils venaient à échéance au 31 mars sont présentés comme des actifs. Les passifs dérivés ont augmenté de 2,2 milliards de dollars pour atteindre 4,7 milliards de dollars au 31 mars 2023, alors qu'ils avaient une valeur comptable de 2,5 milliards de dollars au 31 mars 2022, principalement en raison de la transition vers une méthode de mesure à la juste valeur et des variations des taux de change en 2023.

Actifs financiers

Les actifs financiers comprennent l'encaisse déposée auprès de la Banque du Canada, de banques à charte et d'autres institutions financières, les débiteurs, les comptes d'opérations de change actifs, les dérivés, les prêts, placements et avances, ainsi que les actifs des régimes de retraite du secteur public. Les comptes d'opérations de change du gouvernement comprennent les dépôts en devises, les placements dans des titres négociables et les souscriptions et prêts au FMI. Le produit des emprunts en devises du gouvernement sont détenus dans le Compte du fonds des changes afin de procurer des liquidités en devises et de fournir les fonds requis pour favoriser les conditions favorables au dollar canadien sur le marché des changes. Le Rapport sur la gestion des réserves officielles de liquidités internationales du Canada, publié chaque année, contient des renseignements plus détaillés sur la gestion des réserves de liquidités internationales, notamment les risques de taux d'intérêt et les risques de change. Les actifs dérivés du gouvernement comprennent des swaps et des contrats à terme sur devises. Les prêts, placements et avances du gouvernement comprennent les investissements dans les sociétés d'État et les prêts consentis à celles-ci, les prêts aux gouvernements nationaux principalement au titre de l'aide financière et de l'expansion du commerce d'exportation, les prêts dans le cadre du Programme canadien de prêts aux étudiants et, à compter de 2021, les prêts aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif dans le cadre du programme du CUEC.

Actifs financiers par catégorie pour 2023

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %. 

Actifs financiers par catégorie pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 23 : Actifs financiers par catégorie

Actifs financiers Pourcentage
Trésorerie et équivalents de trésorerie 7,6%
Impôts à recevoir 28,2%
Autres créances 2,1%
Compte d'opérations de change actifs 26,4%
Dérivés 0,5%
Prêts, placements et avances 33,2%
Actifs découlant des régimes de retraite du secteur public 2%

Au 31 mars 2023, les actifs financiers s'élevaient à 642,3 milliards de dollars, en baisse de 5,3 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2022. La baisse des actifs financiers est attribuable à la baisse de la trésorerie et les créances et des dérivés, compensée en partie par une hausse des actifs des comptes d'opérations de change, des prêts, des placements et des avances, et des actifs des régimes de retraite du secteur public.

Au 31 mars 2023, la trésorerie et les créances s'élevaient à 243,5 milliards de dollars, en baisse de 36,5 milliards de dollars par rapport au 31 mars 2022. Dans cette composante, la trésorerie et les équivalents de trésorerie ont diminué de 51,8 milliards de dollars. Le gouvernement a maintenu des soldes de trésorerie plus élevés pendant la pandémie de COVID-19 pour se préparer à des dépenses imprévues telles que les mesures d'urgence offertes aux particuliers et aux entreprises. Ces soldes de trésorerie ont été réduits en 2023 pour compenser certains des besoins financiers du gouvernement, dans le cadre d'une évolution générale vers le retour à des opérations gouvernementales normales. La trésorerie et les équivalents de trésorerie au 31 mars 2023 comprennent un montant de 20.0 milliards de dollars désigné comme étant un dépôt ayant trait à la gestion de liquidité prudentielle. Les impôts à recevoir ont augmenté de 13,4 milliards de dollars en 2023, pour atteindre 181,0 milliards de dollars, en raison de la croissance des revenus fiscaux. Les autres comptes débiteurs ont augmenté de 1,9 milliard de dollars, ce qui s'explique en grande partie par une augmentation des liquidités détenues à titre de garantie au titre des accords-cadres de l'International Swaps and Derivatives Association relativement aux accords de swaps de devises en cours, ainsi que par une augmentation nette des paiements en trop à recevoir au titre des prestations liées à la COVID-19 à la suite de réévaluations au cours de l'exercice 2023. Ces hausses ont été compensées en partie par la réception, en 2023, de dividendes à recevoir de la SCHL au 31 mars 2022 et par une diminution des dividendes à recevoir de la Banque du Canada en raison de ses pertes nettes en 2023.

Les prêts, placements et avances consentis aux sociétés d'État et aux autres entreprises publiques ont augmenté de 7,3 milliards de dollars en 2023. Les placements dans les sociétés d'État entreprises et les autres entreprises publiques ont diminué de 4,9 milliards de dollars, principalement sous l'effet des rachats nets d'actions et des distributions du surplus d'apports de 8,7 milliards de dollars et des dividendes versés au gouvernement de 1,7 milliard de dollars, compensés en partie par les bénéfices nets de 3,9 milliards de dollars et les autres éléments du résultat global de 1,6 milliard de dollars enregistrés par ces entités au cours de l'exercice 2023. Les prêts nets et avances nettes aux sociétés d'État entreprises et aux autres entreprises publiques étaient en hausse de 12,2 milliards de dollars. Cette croissance reflète principalement une augmentation de 12,3 milliards de dollars des prêts consentis aux sociétés d'État en vertu du cadre d'emprunt consolidé pour financer les besoins opérationnels de la BDC, de la SCHL et de FAC.

Les autres prêts, placements et avances ont diminué de 1,3 milliard de dollars, passant de 63,3 milliards de dollars à 62,1 milliards de dollars, la diminution des prêts consentis au titre du CUEC ayant compensé l'augmentation des autres prêts, placements et avances.

Les actifs des régimes de retraite du secteur public ont augmenté de 3,8 milliards de dollars, en grande partie sous l'effet de l'augmentation des actifs nets de la Caisse de retraite de la fonction publique relativement au service qui a été accumulé depuis le 1er avril 2000 et qui est assujetti aux limites prévues dans la Loi de l'impôt sur le revenu en vertu de la Loi sur la pension de la fonction publique.

Les actifs des comptes d'opérations de change actifs ont augmenté de 23,1 milliards de dollars en 2023 pour passer à 169,4 milliards de dollars au 31 mars 2023, en grande partie sous l'effet de l'augmentation des avances nettes au Compte du fonds des changes et de l'appréciation de la valeur des placements libellés en devises détenus en raison des fluctuations des taux de change.

Les actifs dérivés ont diminué de 1,7 milliard de dollars pour s'établir à 3,3 milliards de dollars au 31 mars 2023, alors qu'ils avaient une valeur comptable de 5,0 milliards de dollars au 31 mars 2022, principalement en raison de la transition vers une méthode de mesure de 
la juste valeur, comme l'exigent les nouvelles normes comptables sur les instruments financiers, et des variations des taux de change en 2023.

Depuis que le déficit accumulé a atteint son sommet de l’après-Deuxième Guerre mondiale (66,6 % du PIB) au 31 mars 1996, les actifs financiers ont augmenté de 541,2 milliards de dollars, en raison surtout de hausses touchant la trésorerie et les équivalents de trésorerie, de même que les débiteurs (hausse de 190,9 milliards de dollars), les comptes d’opérations de change actifs (hausse de 141,9 milliards de dollars) ainsi que les prêts, placements et avances (hausse de 192,1 milliards de dollars). La hausse au titre de la trésorerie, des équivalents de trésorerie et des créances est en grande partie attribuable à la croissance des soldes de trésorerie et des impôts à recevoir – ces derniers suivent de près la croissance des assiettes fiscales. La croissance de la trésorerie reflète une augmentation des soldes détenus dans le cadre du plan de gestion de la liquidité prudentielle du gouvernement annoncé dans le budget de 2011, ainsi qu’une plus grande position de trésorerie pour éventualités dès le début de la pandémie. La croissance des comptes d’opérations de change découle de la décision prise par le gouvernement, à la fin des années 1990 et plus récemment dans la Stratégie de gestion de la dette de 2012, d’y détenir davantage de liquidités. Quant aux prêts, placements et avances, leur hausse est attribuable à plusieurs facteurs, notamment l’accumulation de bénéfices nets des sociétés d’État, la prise en charge par le gouvernement en 2000 du financement du Programme canadien de prêts aux étudiants (qui relevait jusque-là des banques à charte), l’octroi de prêts directs aux sociétés d’État en vertu du cadre d’emprunt consolidé instauré en 2008 et l’augmentation des prêts pour soutenir les entreprises dans le cadre du Plan d’intervention économique pour répondre à la COVID-19, notamment dans le cadre du programme du CUEC.

Le graphique - Actifs financiers

(en milliards de dollars)

Actifs financiers pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 24 : Actifs financiers
(en milliards de dollars)

Exercice Trésorerie et créances Comptes d'opérations de change actifs et dérivés Prêts, placements et avances et actifs découlant des régimes de retraite du secteur public Total
1999 56 45 19 120
2000 62 52 20 134
2001 67 61 25 153
2002 60 62 26 148
2003 63 58 28 149
2004 71 55 34 160
2005 76 52 38 167
2006 83 54 42 179
2007 93 58 45 196
2008 83 57 51 191
2009 122 64 125 311
2010 101 68 153 322
2011 96 70 159 325
2012 107 78 153 337
2013 123 78 155 356
2014 128 91 119 337
2015 137 106 115 357
2016 155 124 118 396
2017 157 129 126 413
2018 172 128 128 428
2019 177 129 136 443
2020 174 134 157 465
2021 224 120 186 530
2022 280 151 216 648
2023 244 173 226 642

Dette nette

La dette nette du gouvernement – soit le total de son passif moins ses actifs financiers – s'établissait à 1 282,8 milliards de dollars au 31 mars 2023. Elle représentait 46,1 % du PIB, en baisse de 3,5 points de pourcentage par rapport à l'exercice précédent, et en baisse de 25,9 points de pourcentage par rapport à son sommet de 72,0 % au 31 mars 1996. Depuis 2020, l'augmentation de la dette nette, en pourcentage du PIB, est le reflet des emprunts contractés pour répondre aux besoins financiers du gouvernement dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19.

Ce ratio constitue une mesure de la dette par rapport à la capacité des contribuables du pays de la financer. On déduit du total du passif uniquement les actifs financiers, étant donné qu'en temps normal, il n'est pas possible de convertir des actifs non financiers en espèces afin de rembourser la dette sans perturber du même coup les activités du gouvernement.

Le graphique - Dette nette

(en pourcentage du PIB)

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7

 
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Tableau 25 : Dette nette
(en pourcentage du PIB)

Exercice Pourcentage
1999 64,1
2000 58,5
2001 51,7
2002 49,4
2003 46,9
2004 43,9
2005 41,1
2006 37,8
2007 35,0
2008 32,7
2009 32,0
2010 37,4
2011 37,4
2012 37,2
2013 37,7
2014 36,6
2015 35,1
2016 35,6
2017 36,0
2018 35,2
2019 34,5
2020 35,1
2021 52,0
2022 49,6
2023 46,1

Comparaisons internationales de la dette nette

La répartition des compétences (entre les administrations nationales, infranationales et locales) liées aux programmes publics varie d'un pays à l'autre. En conséquence, les comparaisons internationales des finances publiques s'appuient sur l'ensemble des administrations publiques de chaque pays, selon les comptes nationaux. Au Canada, la dette nette de l'ensemble des administrations publiques comprend celle des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales, ainsi que les actifs nets détenus dans le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec.

Le Canada affiche le plus faible fardeau de la dette nette de l'ensemble des administrations publiques parmi les pays du G7

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2022

(en pourcentage du PIB)

Source : FMI

Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7

 
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Tableau 26 : Dette nette de l'ensemble des administrations publiques des pays du G7 en 2020
(en pourcentage du PIB)

Pays Pourcentage
Canada 13,9
Allemagne 45,1
Royaume-Uni 91,9
États-Unis 94,2
France 99,0
Italie 133,0
Japon 162,7
Moyenne du G7 94,2

Selon le FMI, le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada s'établissait à 13,9 % en 2022. Il s'agit du niveau le plus faible parmi les pays du G7, dont la moyenne devrait s'élever à 94,2 % du PIB, selon les estimations de cet organisme.

Le tableau qui suit présente un rapprochement entre le ratio du déficit accumulé au PIB et le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada utilisé pour fins de comparaison internationale de la dette. Il importe de signaler que le ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques du Canada inclut la dette nette des administrations fédérale, provinciales, territoriales et locales ainsi que les actifs nets du RPC et du RRQ, mais il ne tient pas compte des passifs au titre des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés. Compte tenu des incohérences importantes entre les pays dans le traitement comptable des passifs non capitalisés au titre des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés, les organisations internationales les suppriment des estimations de la dette des pays qui les comptabilisent (comme le Canada) pour faciliter les comparaisons entre pays.

Tableau 27 : Rapprochement du ratio du déficit accumulé au PIB de 2023 et du ratio de la dette nette au PIB de l'ensemble des administrations publiques de l'année civile 2022
(en pourcentage du PIB)

  (% du PIB)
Déficit accumulé 42,2
Plus : actifs non financiers 3,9
Dette nette (selon les comptes publics) 46,1
Moins :
Obligations au titre des régimes de retraite du secteur public (négatif 6,0)
Obligations au titre des autres avantages futurs (négatif 6,4)
Différences méthodologiques entre les comptes nationaux et les comptes publics et ajustements de périodesLien vers la note du tableau 1 (négatif 6,8)
Total de la dette nette fédérale (selon les comptes nationaux) 26,9
Plus : dette nette des administrations provinciales, territoriales et locales 10,7
Moins : actifs nets du RPC et du RRQ (négatif 23,4)
Total de la dette nette de l'ensemble des administrations publiquesLien vers la note du tableau 2 14,2

Actifs non financiers

Les actifs non financiers comprennent la valeur comptable nette des immobilisations corporelles du gouvernement, c'est-à-dire les terrains, les bâtiments, les ouvrages et les infrastructures comme les routes et les ponts, le matériel et l'outillage, les navires, les aéronefs et les autres véhicules. Ils englobent également les stocks et les charges payées d'avance.

Actifs non financiers par catégorie pour 2023

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100 %. 

Actifs non financiers par catégorie pour 2023. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 28 : Actifs non financiers par catégorie 

Actifs non financiers Pourcentage
Charges payées d'avance 2,7 %
Stocks 8,6 %
Terrains 2,1 %
Bâtiments 17,4 %
Travaux et infrastructures 11,5 %
Matériel et outillage 12 %
Véhicules 16,2 %
Biens en construction 25,6 %
Autres immobilisations 3,8 %

Au 31 mars 2023, les actifs non financiers s'établissaient à 109,7 milliards de dollars, en hausse de 5,0 milliards de dollars par rapport à l'exercice précédent. Cette croissance s'explique principalement par une augmentation de 4,6 milliards de dollars des immobilisations corporelles, en grande partie attribuable à une augmentation des actifs en construction et à une augmentation nette relative aux véhicules, par une augmentation de 0,4 milliard de dollars des stocks, en grande partie en raison de l'achat supplémentaire de produits thérapeutiques liés à la COVID-19 et d'autres contre-mesures médicales, et par une augmentation de 44 millions de dollars des charges payées d'avance.

Au 31 mars 2023, 60,8 % du coût initial des immobilisations corporelles amortissables du gouvernement avait été amorti, une augmentation de 0,5 % par rapport à l'exercice précédent. Les immobilisations corporelles amortissables ne comprennent pas les biens fonds ni les biens en construction qui ne peuvent pas encore être utilisés.

Immobilisations corporelles

Note : Les montants indiqués pour l'exercice 2022 ont été redressés pour l'exercice 2023 afin de tenir compte de l'adoption par le gouvernement de la nouvelle norme comptable pour le secteur public, SP 3280 Obligations liées à la mise hors service d'immobilisations. Les montants des exercices précédents n'ont pas été redressés.

(en milliards de dollars)

Coût et amortissement cumulé des immobilisations corporelles. Se référer à la description texte qui suit l'image.

 
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Tableau 29 : Immobilisations corporelles
(en milliards de dollars)

Exercice Coût Valeur comptable nette
2009 110,1 53,3
2010 115,7 55,1
2011 122,1 57,7
2012 126,1 59,0
2013 131,3 60,2
2014 135,0 61,9
2015 139,4 63,3
2016 144,6 65,8
2017 152,4 69,9
2018 157,7 73,8
2019 165,9 78,9
2020 173,7 83,7
2021 182,0 87,6
2022 189,9 91,9
2023 200,9 97,3

Les biens en construction totalisaient 28,1 milliards de dollars au 31 mars 2023. Certains des projets sont réalisés dans le cadre de partenariats public-privé dans lesquels le partenaire du secteur privé conçoit, construit, finance et/ou exploite et entretient un grand projet d'infrastructure. Le passif du gouvernement lié à ces arrangements de financement à long terme est inclus dans les obligations en vertu de PPP indiquées à la note complémentaire 10 des états financiers consolidés.

Le gouvernement dispose d'un cadre de politique robuste sur la gestion des biens et des services acquis. Ce cadre établit l'orientation pour la gestion des biens afin de s'assurer que la tenue de ces activités entraîne l'optimisation des ressources et montre une saine gérance dans l'exécution de programmes.

Flux de trésorerie

L'excédent ou le déficit annuel est présenté selon la comptabilité d'exercice, les revenus étant constatés lorsqu'ils sont gagnés et les charges, lorsqu'elles sont engagées, peu importe le moment des entrées ou sorties de fonds correspondantes. En revanche, les flux de trésorerie nets du gouvernement mesurent l'écart entre les encaissements et les décaissements de l'État.

En 2023, le gouvernement a enregistré des besoins financiers totalisant 55,8 milliards de dollars avant ses activités de financement, comparativement à des besoins de 80,2 milliards de dollars en 2022. Les activités de fonctionnement ont donné lieu à des besoins financiers nets de 42,3 milliards de dollars en 2023, comparativement à des besoins financiers nets de 64,8 milliards de dollars en 2022. La trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisation a entraîné des besoins de trésorerie nets de 10,5 milliards de dollars en 2023, comparativement à des besoins de trésorerie nets de 8,9 milliards de dollars en 2022. L'encaisse utilisée pour des activités de financement a totalisé 3,1 milliards en 2023, comparativement à 6,6 milliards de dollars en 2022.

Tableau 30 : Flux de trésorerie
(en millions de dollars)

  2023 2022
Trésorerie utilisée par les activités de fonctionnement (négatif 42 310) (négatif 64 754)
Trésorerie utilisée par les activités d'investissement en immobilisation (négatif 10 458) (négatif 8 858)
Trésorerie utilisée par les activités de placement (négatif 3 066) (négatif 6 562)
Total de la trésorerie utilisée avant les activités de financement (négatif 55 834) (négatif 80 174)
Trésorerie générée par les activités de financement 4 018 116 895
(Diminution) augmentation nette de la trésorerie et équivalents de trésorerie (négatif 51 816) 36 721
Trésorerie et équivalents de trésorerie au début de l'exercice 100 822 64 101
Trésorerie et équivalents de trésorerie à la fin de l'exercice 49 006 100 822

Les activités de financement ont généré une source de trésorerie de 4,0 milliards de dollars en 2023, donnant lieu à une baisse nette globale de la trésorerie de 51,8 milliards de dollars. La trésorerie et les équivalents de trésorerie totalisaient 49,0 milliards de dollars au 31 mars 2023.

Obligations contractuelles et droits contractuels

De par leur nature, les opérations du gouvernement donnent lieu à des ententes et à des contrats pluriannuels importants qui généreront des charges, des passifs et des sorties de fonds au cours des prochaines années. Les obligations contractuelles de grande envergure du gouvernement sont liées aux paiements de transfert, aux immobilisations et aux achats, aux baux d'exploitation, aux arrangements de partenariat public-privé et aux paiements effectués à des organisations internationales. Au 31 mars 2023, les paiements futurs en vertu d'obligations contractuelles s'élevaient à 236,5 milliards de dollars (224,4 milliards de dollars au 31 mars 2022). Cette augmentation reflète l'augmentation des obligations contractuelles liées aux accords de paiements de transfert.

De même, les activités du gouvernement peuvent également comprendre la négociation de contrats ou d'ententes avec des tiers qui donnent lieu, à l'avenir, à des droits à l'égard des actifs et des revenus pour le gouvernement. Ces arrangements sont habituellement liés aux ventes de biens et de services, aux locations de propriétés ainsi qu'aux redevances et aux ententes relatives au partage des bénéfices. Les modalités de ces contrats et de ces ententes ne permettent pas toujours d'établir une estimation raisonnable des revenus à venir. Pour les contrats et les ententes qui permettent de faire une estimation raisonnable, les revenus totaux à recevoir à l'avenir en vertu de droits contractuels importants sont estimés à 30,9 milliards de dollars au 31 mars 2023 (32,8 milliards au 31 mars 2022).

De plus amples renseignements sur les obligations contractuelles et les droits contractuels du gouvernement sont présentés à la section 11, Obligations contractuelles, droits contractuels et passif éventuel, du présent volume.

Risques et incertitudes

Les résultats financiers du gouvernement sont entourés de risques et d'incertitudes inhérents à la nature de certains éléments des états financiers et des activités du gouvernement, y compris :

Les états financiers du gouvernement intègrent un certain nombre d'estimations et d'hypothèses importantes liées aux risques et aux incertitudes qui servent à évaluer ses actifs, ses passifs, ses revenus et ses dépenses. L'un des éléments les plus importants en ce qui a trait à la mesure de l'incertitude se rattache aux prestations des régimes de retraite du secteur public et des autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, pour lesquels le montant des paiements qui seront effectués par la suite dépend de l'évolution de facteurs comme les augmentations salariales, l'inflation, la composition de l'effectif, les taux de départ à la retraite, les taux de mortalité ainsi que le rendement des placements des régimes. Au cours de l'élaboration de ses meilleures estimations et hypothèses, qui sont établies à la date du rapport, le gouvernement prend en considération l'expérience historique, les circonstances et faits actuels et les développements futurs prévus. Les résultats financiers du gouvernement sont aussi assujettis à la volatilité imputable aux changements d'une année à l'autre des taux d'actualisation utilisés pour évaluer les passifs au titre de ses régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants. Ces taux d'actualisation sont influencés par les taux d'intérêt et les taux de rendement prévus des actifs, et les changements apportés à ces taux d'actualisation donnent lieu à des pertes et des gains non réalisés amortis dans les charges.

Le passif éventuel est un autre élément important dont la mesure est source d'incertitude. Le passif éventuel représente les obligations possibles pouvant donner lieu à des paiements futurs advenant la réalisation ou non d'un ou de plusieurs événements. Parmi les exemples de ce passif, notons les suivants : les garanties de prêts; les programmes d'assurance, y compris le Fonds d'assurance-dépôts exploité par la Société d'assurance-dépôts du Canada et le Fonds d'assurance hypothécaire exploité par la Société canadienne d'hypothèques et de logement; le capital rachetable des institutions financières internationales; et les réclamations et les litiges en cours ou imminents. Cette dernière catégorie comprend, entre autres, les revendications particulières qui portent sur d'anciens griefs des Premières Nations concernant les obligations du Canada en vertu de traités historiques ou la manière dont le gouvernement a géré leurs fonds et d'autres biens, ainsi que les revendications territoriales globales, qui visent des régions du Canada où les droits et titres ancestraux autochtones n'ont pas encore fait l'objet de traités ni d'autres mesures juridiques. Au 31 mars 2023, le gouvernement était exposé à un passif éventuel s'élevant à plus de 2 billions de dollars. La grande majorité de ce montant représente toutefois des situations où il est improbable qu'un paiement futur soit effectué ou il est impossible de le déterminer. Le gouvernement comptabilise une provision pour le passif éventuel uniquement dans les cas où il est probable qu'un paiement futur soit effectué et où le montant peut être estimé. Au 31 mars 2023, cette provision s'élevait à 76,0 milliards de dollars.

Les hypothèses du gouvernement liées aux risques et aux incertitudes utilisées pour déterminer ses résultats financiers sont réévaluées au terme de chaque exercice et mises à jour au besoin. L'exposition aux incertitudes relatives à la mesure découlant de l'utilisation d'estimations comptables ou non comptables dans la constatation de certaines opérations fait l'objet d'une explication dans les notes des états financiers consolidés. Des détails supplémentaires en ce qui a trait à la mesure des revenus fiscaux du gouvernement, des débiteurs, des passifs éventuels, des passifs environnementaux et obligations liées à la mise hors service d'immobilisations, des régimes de retraite du secteur public et autres avantages futurs des employés et des anciens combattants, ainsi que des prêts, placements et avances sont inclus dans les états financiers consolidés vérifiés du gouvernement du Canada. La note 21 des états financiers consolidés fournit des renseignements sur les instruments et stratégies utilisés par le gouvernement pour gérer les risques financiers associés aux actifs et passifs financiers.

Les revenus et les charges du gouvernement sont très sensibles aux variations de la conjoncture, et particulièrement à celles de la croissance économique, de l'inflation et des taux d'intérêt.

Pour illustrer l'incidence des variations des conditions économiques, le ministère des Finances publie périodiquement des analyses de sensibilité du solde budgétaire. Il s'agit de règles empiriques, car l'incidence réelle de ces variations dépend aussi de nombreux autres facteurs. Par exemple, selon les analyses présentées dans le budget du 28 mars 2023  :

Bien que ces règles empiriques générales donnent une bonne idée de la sensibilité du solde budgétaire aux variations économiques mineures, il convient de signaler que certaines fluctuations économiques modifieraient certaines de ces projections.

Comparaison sur dix exercices d'information financière

Les tableaux suivants présentent une comparaison sur dix exercices d'information financière et reflètent les conventions comptables énoncées à la note 1 aux états financiers consolidés vérifiés de la section 2 de ce volume.

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